Gros changements, nouveaux horizons

Printemps 2024, un nouveau vent se lève. Une vague de changement et d'exploration. Une ère de remise en question.

Pour ceux qui ont lu mon article sur notre bilan et évolution relationnelle ces dernières années, vous aurez compris que Maître et moi entrons dans une nouvelle phase de notre vie et relation. Une phase de changements, de profonde découverte de soi et de transition. Un nouveau cycle commence.

Ces derniers temps, nous avons eu un grand nombre de discussions sur notre relation, sur ce qui restait et ce qui partait. Sur ce qui nous convenait et ce qui ne nous convenait plus. Sur ce qui faisait toujours sens dans cette relation et ce qui n'en faisait plus. Nous avons fait un véritable tri, nous avons examiné chaque aspect de notre relation avec autant de détails que possible.

Les aspects qui finissent par disparaître ou apparaître organiquement dans une relation, c'est bien. Mais c'est aussi bien de se poser et réfléchir en profondeur à ce qu'on avait mis en place à la base, lorsque nos mentalités évoluent. La majorité des protocoles a disparu de notre relation car ils n'étaient qu'artifices à nos yeux. Ils n'étaient présents que par volonté d'imiter les autres couples D/s. Mais qu'en était-il du reste ?

Nous avons fait les choses bien, en commençant par remettre en question le fondement de notre relation : le sadomasochisme et le transfert total d'autorité. La réponse s'est imposée comme une évidence : pas question de revenir à une relation égalitaire avec des séances SM de temps à autres. Pas question non plus de se satisfaire d'un contrôle partiel. Le contrôle total, l'autorité, le SM au travers du CNC permanent, tout cela nous est indispensable et fondamental. C'est ce que nous aimons, ce qui nous anime. La délibération n'a donc pas été bien longue.

En revanche, des choses se sont ajoutées sur ce plan. Je parlais de l'envie d'explorer la déshumanisation récemment, mais à cela se sont également ajoutées d'autres pratiques SM que nous souhaitions découvrir ou approfondir comme : les aiguilles et la suture, le chemical play, l'impact à la batte de baseball, le breath play et l'enfermement. Depuis que nous avons reçu un grand trépied de suspension, nous reprenons également activement les suspensions et le semenawa. Une jolie soirée avec un couple d'amis nous a permis d'inaugurer le trépied à quatre, ça n'a fait que me donner hâte de la prochaine session !

Une autre pratique qui s'est ajoutée à nos envies de manière complètement inattendue : l'electroplay. Je n'en suis pas très fan à la base, j'aurais même cité ça comme une limite douce jusqu'à récemment. J'ai toujours trouvé la sensation pas vraiment douloureuse, mais assez désagréable. Une sorte de chatouille étrange que mon corps a du mal à traiter.

Mais lors de notre dernière soirée BDSM publique, nous avons pu assister à une séance d'electroplay durant laquelle deux personnes se faisaient électrifier avec un boîtier, des électrodes placées à divers endroits de leurs corps. C'est là que j'ai commencé à ressentir une vraie curiosité pour la pratique. Parmi ces deux personnes, la fille était tellement belle, allongée par terre, des électrodes fixées sur ses parties génitales. Elle hurlait pendant que son sadique ricanait au-dessus d'elle. Ça a inévitablement réveillé mon masochisme et le sadisme de Maître. Hop, un nouvel achat (pas du tout impulsif !) à noter.

Au-delà de ça, une envie de communauté, de jouer davantage avec les autres émerge de plus en plus chez nous. Envie d'un véritable esprit joueur, de créer du lien avec les ami(e)s que nous nous sommes déjà fait(e)s, mais aussi avec les nouvelles rencontres récentes. Avec l'aide de Maître, je me suis débarrassée de plein de sentiments négatifs et de choses qui pesaient dans ma vie ces derniers temps, entre autres de relations toxiques. J'aimerais avancer aujourd'hui vers des relations affectives sincères.

Bon, maintenant, venons-en aux nouvelles qui choqueront peut-être les plus protocolaires d'entre vous. Alors oui, notre relation est TPE, CNC, dark dynamic et très SM. Tout cela ne change pas. Comme dit plus haut, c'est une partie intégrante de notre relation. En revanche, dans toute cette remise en question, le sujet du protocole est évidemment revenu sur la table. Nous avons remarqué que les deux seuls aspects vraiment protocolaires qui restaient dans notre relation étaient le vouvoiement et l'appellation "Maître". Et nous nous sommes demandés si cela avait vraiment toujours un sens.

Maître a employé une métaphore pour montrer comment cela dénotait de la forme que prenait notre relation aujourd'hui. Imaginez un bel appartement, au style moderne ou neo-industriel. Et imaginez que tout à coup, en plein milieu d'un mur d'une de ses pièces, un tableau classique, comme un Renoir ou un Caravage, soit accroché. Vous allez vous demander ce que fait ce tableau dans cet appartement.

En rétrospective, nous avions gardé le vouvoiement et cet honorifique par habitude et sûrement par peur. Peur de passer le cap, difficile de retirer le dernier semblant de protocole tout en se sentant encore légitimes de se dire en relation TPE. Mais la réalité, c'est que tout comme le terme de relation "Maître/esclave" me met de plus en plus mal à l'aise et sonne faux à nos yeux, le vouvoiement et le fait de l'appeler Maître aussi. Après plus de trois ans de vouvoiement et d'emploi de cet honorifique, nous nous rendons compte que ce n'est juste pas nous, plus nous. A partir des prochains écrits sur ce blog, ce sera donc "tu" dans nos dialogues et "Vincent" pour se référer à lui.

Voilà, je sais très bien que certains puristes désapprouveront, que ce sera perçu comme le début de la fin de notre relation TPE. La relation est loin d'être parfaite à bien des égards, mais croyez-moi sur ce point, elle ne s'est jamais mieux portée qu'aujourd'hui au niveau TPE. Ce n'est pas une position de Gor ou une révérence qui fait d'une relation TPE une relation réussie. Je pense que c'est assez clair depuis un moment que nous ne nous retrouvons plus dans la relation Maître/esclave protocolaire traditionnelle, orientée abnégation et service.

Finalement, nous avons simplement choisi de nous concentrer sur ce qui nous a toujours fondamentalement attirés. D'autres fantasmes sont arrivés et/ou se sont intensifiés en cours de route. D'autres ont été abandonnés, soit parce qu'ils ne nous ont jamais vraiment convenu, soit parce que mûrir, c'est aussi accepter que certains fantasmes ne sont pas réalisables au vu de nos personnalités et de nos fonctionnements. Ne vous méprenez pas, j'ai apprécié chaque étape de mon parcours et avoir été soumise et esclave m'a également apporté des choses, ainsi que des leçons de vie que je chéris aujourd'hui. Maintenant, il est temps d'avancer et d'explorer de nouveaux horizons. Et je trouve ça beau de se découvrir tous les jours un peu plus.