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Jude, masochiste et propriété consentante
7 avril 2024

Soirée d'anniversaire kinky

Ça faisait longtemps que je n'avais pas publié un article soirée.

Ce dont je me rends compte avec les années, c'est que les soirées publiques me plaisent de moins en moins. Il y a souvent trop de monde, trop de bruit et ce n'est pas idéal pour communiquer et pour jouer. Certes il y a parfois du matériel que tout le monde ne peut pas se permettre d'avoir chez soi... mais je me rends compte qu'une bonne partie de ce matériel est largement dispensable pour nous. En tout cas, il n'en vaut souvent pas la peine. En revanche, plus le temps passe, plus je prends du plaisir dans les connexions faites en soirée privée chez des ami(e)s.


Récemment, nous étions invités à l'anniversaire BDSM d'un de nos plus anciens amis dans la communauté, Machistador. Les soirées privées de Machistador et sa soumise sabsub sont toujours une réussite. L'ambiance y est joyeuse et détendue et le nombre d'invités reste plus limité qu'en soirée publique. C'est toujours plus agréable pour passer un bon moment. Cette fois-ci, la soirée était particulièrement prometteuse car nous y retrouvions un certain nombre d'ami(e)s et de connaissances. C'était une bonne occasion d'approfondir nos liens (sans mauvais jeu de mot).

La soirée a commencé par les traditionnelles discussions autour du buffet. J'ai eu de très belles conversations avec Lili et Cor-Cordium, notamment sur la question du genre, mais aussi sur des sujets plus légers et amusants. Je me suis dit que c'était typiquement le genre de conversations difficile à avoir en soirée publique. J'en ai également profité pour briefer certaines personnes sur les changements récents dans notre relation avec Vincent, et ça a été accueilli bien mieux que je ne le pensais. D'autres personnes m'ont également fait part de leur évolution et ça a fait du bien de parler du fait qu'en tant que personne soumise, on se sent au début obligée de rentrer dans des critères souvent archaïques de soumission. J'étais ravie de constater que d'autres personnes dans mon entourage finissent par s'en détacher un peu.

Les invités commençaient à jouer peu à peu autour de nous et je sentais l'envie monter chez moi aussi. Lili est partie jouer avec Machistador, dans une danse de martinets que ce dernier maîtrise à merveille. Cor-Cordium et moi avons également eu le plaisir d'observer un couple que je ne connaissais pas, se livrant à un jeu de cordes fluide et dynamique. Ils étaient très beaux à regarder. 

Vincent est alors venu me chercher pour aller jouer à l'étage, dans une chambre où Valmaz et sa soumise Wouiped étaient déjà en train de s'adonner à une jolie session de fouet. Je suis timide et j'ose rarement dire les choses, mais c'est un couple avec qui j'étais désireuse de jouer. On avait déjà bien discuté ensemble, je les trouvais adorables tous les deux, et j'avais également entendu parler du sadisme de Valmaz. Machistador avait plaisanté en disant que Vincent et lui faisaient "partie [du quadrant] des Doms qui font peur". J'avouais être donc particulièrement curieuse à son égard.


Nous nous sommes positionnés à l'autre bout de la pièce. Je me suis appuyée contre la table derrière moi, de façon à ce que Vincent ait le bon angle pour impacter l'avant de mes cuisses. Il en a profité pour tester plusieurs autres outils d'impact, dont un paddle en bois ressemblant à une latte avec plusieurs trous, particulièrement vicieux. Après une série de coups pas trop difficiles à encaisser, il a fait claquer le paddle sur mes cuisses pas échauffées, me laissant une marque bien rouge, presque violette, qui nous a étonnés de par son apparition immédiate. Je sentais déjà les endorphines monter, mon corps commençant à trembler légèrement.
 
La séance a continué ainsi, avec moi qui encaissais comme je pouvais, les cuisses déjà bien marquées. Lorsque j'essayais de m'extraire à ses coups, j'étais immédiatement remise en place par une poigne ferme. Un coup m'a presque mise à terre, ce qui a permis à Vincent de se jeter sur moi pour me plaquer au sol par les cheveux puis par sa main agrippée à ma gorge. Je souriais, avec dans mon regard un soupçon de défi, chose que je m'autorise beaucoup plus depuis que je retrouve un côté taquin dans le SM. Et lorsque je me mets à carrément à rire (ce qui n'était pas arrivé depuis un moment), c'est que les endorphines m'ont déjà emmenée loin.

Un petit jeu s'était parallèlement installé avec Valmaz et Wouiped. Apparemment, à chaque fois qu'une injure était involontairement prononcée dans la salle (par elle ou quelqu'un d'autre), il était convenu qu'elle se prenait un coup. Vincent cherchait donc à me faire prononcer ces fameux mots. Certains coups rendaient la tâche particulièrement difficile, m'amenant à sautiller sur place devant un Vincent ricanant. J'ai tenu bon pourtant, jusqu'au malheureux : "Putain de bordel de merde !" qui a valu plus d'un coup à Wouiped. Mais c'était bon enfant, et les rires et le partage sincères en séance m'avaient vraiment manqué.

J'ai été remise aux mains de Valmaz non longtemps après ça, alors que Vincent portait maintenant son attention sur Lili. J'étais un peu nerveuse, ne sachant pas vraiment à quoi m'attendre. Mais les endorphines étaient déjà montées, j'étais débloquée de mon état d'introversion et de timidité de début de soirée, et c'était avec joie que je recevais les premiers impacts de sa part. J'ai été agréablement surprise, d'ailleurs.

Je n'ai pas joué avec beaucoup de tops autres que Vincent, mais j'ai souvent l'impression que ceux-ci retiennent leurs coups. C'est normal et c'est même une bonne chose lorsqu'on n'est pas playpartners réguliers et qu'on n'a que peu négocié. Mais j'apprécie aussi lorsqu'un sadique montre son envie de faire mal et qu'il prend du plaisir dans l'acte. J'aime moins le SM sensuel ou dans le but explicite de me faire uniquement plaisir. Ce qui me fait vraiment vibrer, c'est les sadiques qui recherchent la souffrance et leur plaisir égoïste dans ma douleur (sans pour autant qu'ils ne soient vraiment égoïstes bien sûr, c'est simplement un style de jeu et de sadisme).

En l'occurrence, j'ai trouvé Valmaz parfait pour une première séance d'impact avec lui. Il n'y est pas allé comme une brute épaisse (sachant que c'était une première fois ensemble), mais il n'y est pas allé doucement non plus. Et comme il voyait bien que j'encaissais plutôt facilement, il a eu une idée que j'ai trouvée particulièrement vicieuse et qui m'a véritablement provoqué une demi seconde de panique.

Puisque j'encaissais bien les coups sur les fesses et les cuisses, quid de la voute plantaire ? C'est une zone particulièrement sensible chez moi (chez beaucoup de gens, je présume), en particulier avec une badine bien fine. Valmaz en a profité pour tester plusieurs outils sur mes pieds. De badine lourde à triple badine, en passant par le gros paddle en bois de Vincent. Je me suis surprise moi-même à réussir à rester silencieuse durant la majorité des coups. Oserais-je même dire que pour la première fois de ma vie, j'ai presque apprécié la sensation ? C'est fou ce que les endorphines peuvent faire à une masochiste déjà bien addict. 


Je pensais m'être tirée d'affaire lorsque Vincent s'est approché de nous, lui aussi désireux d'évaluer ma résistance au paddle en bois sur le pieds. Là, je le savais : mon heure était venue de crier. Achevée par celui qui n'a absolument jamais peur de retenir ses coups face à moi. Je vous laisse deviner à quel point c'était agréable pour moi de marcher après cette petite session.

M'arrêter cependant ? Pas en si bon chemin. On m'avait prévenue que Wouiped était switch. Si j'avais déjà très envie de jouer avec elle dans le cadre d'un co-bottoming, j'étais également curieuse de découvrir son côté top (il s'avère d'ailleurs que c'est la première femme qui m'ait toppée). Elle m'avait prévenu qu'elle n'avait pas la force ou la maîtrise de Vincent ou Valmaz, mais j'étais certaine qu'on passerait quand même un bon moment. Parfois, j'ai l'impression que de par ma réputation de masochiste résistante, les gens sont intimidés. Ils semblent avoir peur de me décevoir. C'est une réputation que je cherche à déconstruire, car en réalité, j'apprécie toujours de découvrir de nouvelles personnes en jeu, peu importe l'intensité qu'ils y mettent. Ce qui compte vraiment, c'est le feeling, le fait qu'une certaine confiance et complicité soient déjà installées.

Eh bien, j'ai été plus qu'agréablement surprise par l'expérience.

Cette jeune femme que l'on pourrait croire douce et délicate en apparence avait en fait un sacré côté impact top. Elle m'a impacté les fesses, les cuisses et mêmes les mollets avec divers outils d'impact, sans forcément chercher à se retenir (du moins c'était mon impression). Elle n'a pas hésité non plus à me mettre des coups sur la voute plantaire comme l'avait fait Valmaz avant elle.

Un jeu amusant a commencé à s'installer entre nous lorsque je me suis mise à chanter des chansons du type Libérée, délivrée, qui avaient le don d'énerver Wouiped mais aussi Vincent. Ils m'ont donc impactée ensemble pendant que j'essayais tant bien que mal de continuer à chanter. Je ne pouvais m'empêcher de rire en même temps, ce qui me valait quelques coups d'autant plus cinglants. J'ai remarqué que jouer en public et se concentrer sur son chant, ça aide vachement à encaisser d'ailleurs.

Au final j'étais super contente d'avoir vécu ça avec elle et j'ai cru comprendre que c'était réciproque. Vincent en a également profité pour impacter Wouiped à son tour. Elle a magnifiquement bien encaissé son paddle fendu (tawse) ainsi que l'outil hybride paddle/langue de dragon de Machistador, sur des airs de métal et d'électro. Vincent s'est beaucoup amusé et j'espère qu'il en était de même pour elle. Top très prometteuse, bottom très appréciée, il semblerait. 

Pendant leur petite session, Lili et moi observions la scène assises par terre ensemble, à blaguer et à admirer les jeux de tous ceux qui s'adonnaient au SM devant nous. En parallèle des jeux de Vincent et Wouiped, Machistador et Cor-Cordium avaient aussi commencé à jouer. On pouvait sentir la connexion et la sensualité qui émanait de leur jeu. J'admire toujours Machistador pour sa capacité à s'adapter à différentes formes de jeu et à ses partenaires. Il a acquis une maîtrise dans un certain nombre de domaines BDSM, toujours de manière très sécurisée. Il sait être sérieux et très joueur à la fois. C'est quelque chose de très appréciable chez lui. La danse sadomasochiste et sensuelle entre lui et Cor-Cordium était très belle à regarder.

De manière générale, j'aime de plus en plus voir les liens qui se créent entre les gens. Entre les autres et moi, Vincent et les autres, et même d'autres ami(e)s entre elles/eux. J'épouse de plus en plus le concept de constellations, de relations uniques entre individus connectés aux autres. J'ai été submergée par la compersion et les endorphines pendant toute la soirée, un cocktail émotionnel et hormonal incroyable qui donne à la fois l'impression de planer et de nager dans une vague d'affection. C'est un sentiment très difficile à expliquer à ceux qui ne le connaissent pas. Et il peut causer un véritable drop lorsqu'on n'est pas habitué ou que l'on a du mal avec la redescente. 

On aurait pu croire que je m'arrêterais là pour la soirée. Mais il y a une dernière chose que je souhaitais vivre et qui a clairement marqué ma soirée : ma première session d'aiguilles. Lili est une grande amoureuse des aiguilles et Machistador aussi. Elle avait donc hâte de pouvoir pratiquer avec lui ce soir là. Nous avions discuté de la possibilité que je teste également pour la première fois cette pratique, que je n'avais jamais connue avec Vincent (ni avec qui que ce soit d'autre, d'ailleurs) malgré plus de 5 années actives dans le BDSM. Tout le monde était partant.

Nous faisions parfaitement confiance à Machistador pour ce qui est de sa maîtrise des aiguilles, de l'hygiène et de la sécurité qui va avec. C'était également lui qui avait mentoré Vincent pour sa première pratique de fire play sur moi. Au début de la séance, Lili et moi nous sommes donc confortablement installées côte à côté sur une sorte de banc surélevé. Vincent s'est mis à l'écart pour observer, pendant que Machistador préparait le matériel et désinfectait nos peaux. Vu que j'étais débutante en la matière, il a choisi des aiguilles de 0.5, qui sont assez fines (et des aiguilles de 0.7 pour Lili qui est déjà bien expérimentée).

J'étais un peu nerveuse. Bien que j'aie connu (et que je vive bien) les aiguilles dans un contexte médical ou lors des poses de mes piercings, j'appréhendais un peu cette séance d'aiguilles. On m'avait prévenue et je me doutais que ce ne serait pas très douloureux, en tout cas pas bien plus que dans d'autres contextes. Ça ne retirait pourtant rien à la nervosité générée par l'essai d'une pratique nouvelle.

Machistador a proposé de nous poser les aiguilles sur les bras. Il a commencé par moi. J'ai regardé la première aiguille pénétrer ma chair. Piquant au moment de l'insertion et quand l'aiguille ressort de l'autre côté de la peau. Ça correspondait effectivement à l'idée que je m'en étais fait. Machistador en a aligné une dizaine sur mon bras avant que Vincent ne propose d'essayer sur mon autre bras.

Après avoir suivi les consignes de Machistador, il m'a planté sa première aiguille, puis une autre, tandis que Machistador s'occupait de Lili. Celle-ci semblait ailleurs, perdue dans le plaisir que les aiguilles lui procuraient. Elle a eu droit à quelques aiguilles au niveau des côtes également, ce qui reste plus impressionnant à mes yeux que des aiguilles posées sur un bras. Vincent suivait bien les conseils de Machistador, même s'il était facile de sentir l'écart d'expérience entre les deux. Pour une première fois, c'était malgré tout très clean et sans erreurs. De mon côté, j'étais heureuse de pouvoir enfin vivre ça avec lui.

Au moment du retrait, un évènement inattendu s'est cependant produit. Lorsqu'ils ont lentement commencé à me retirer les premières aiguilles, j'ai soudainement fait un malaise : la tête qui tourne, une faiblesse, et une quasi surdité temporaire. J'avais la sensation d'être au bord de l'évanouissement. N'ayant jamais fait d'aiguilles, je n'y avais pas pensé, mais j'ai rapidement fait le lien avec le profil de risques d'une personne que j'avais lu sur Fetlife. Cette personne était atteinte de la même maladie chronique que moi, qui a de fortes comorbidités avec des soucis de circulation sanguine et de chute de tension notamment. Elle avait noté que pendant les pratiques de needle play, sa tension avait tendance à chuter très rapidement et qu'il était donc impossible pour elle de pratiquer les aiguilles autrement qu'en position allongée. Je me suis dit que c'était certainement pareil pour moi, d'autant plus que ma nervosité n'avait pas dû aider sur le plan physiologique.

Heureusement, ils ont tous les trois eu le réflexe de m'allonger sur les genoux de Lili, ce qui a eu un effet quasi immédiat. Ils m'y ont malgré tout gardée quelques minutes, amené de quoi manger et boire. Ils ont vérifié plusieurs fois pendant la soirée et même le lendemain que j'allais mieux. De mon côté, j'ai pris soin de noter cette nouvelle information dans mon profil de risques.

D'ailleurs, chers lecteurs moins expérimentés, sachez que c'est ça la bonne démarche à adopter lorsque quelqu'un fait un malaise pendant une pratique. Ces réflexes sont bons à prendre lorsqu'on débute dans le BDSM et surtout dans les pratiques plus risquées. Si votre partenaire a une maladie ou un trouble qui impacte vos jeux, prenez également note de ses réactions pour pouvoir vous adapter à lui/elle.

Bref, ce petit instant parenthèse terminé, nos jeux se sont enfin arrêtés là pour la soirée. J'avais déjà le corps et l'esprit bien marqués, nous avions bien joué et discuté et nous avons même pu tester une nouvelle pratique. D'ailleurs, si Vincent et moi ne sommes pas contre refaire des aiguilles de temps à autres, cette expérience (très bonne, par ailleurs)  nous a bien confirmé que le needle play ne ferait pas partie de nos pratiques de prédilection. Un peu comme pour les bougies ou le fire play, je ne trouve pas ça assez dynamique. Maintenant, à voir comment ça peut être intégré dans une séance plus élaborée, avec d'autres éléments en plus des aiguilles en elles-mêmes.

Voilà, c'est en tout cas une soirée que j'ai adorée. Sûrement parmi les meilleures que j'aie vécu depuis que je suis dans la communauté. Entre les rires, les moments de complicité et les nouvelles expériences, je suis gâtée je crois. En tout cas, l'année 2024 a vraiment bien commencé sur ce plan là !

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Jude, masochiste et propriété consentante
  • Masochiste, propriété et victime consentante de mon sadique depuis le 10 juillet 2020. Relation CNC 24/7 (TPE) queer & intervalide. Réflexions et éducatif BDSM, relations alternatives, LGBT+, féminisme et handicap.
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