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Jude, masochiste et propriété consentante
2 avril 2024

Nos relations ne sont pas binaires

Petit disclaimer : dans cet article, je parle de relationnel, notamment d'anarchie relationnelle et de non-monogamie éthique. J'ai quelques connaissances sur le sujet, mais elles restent pour l'instant limitées. Les pensées (et les éventuelles maladresses) dont je vous fais part ici sont donc vouées à évoluer au fil du temps et de mon exploration/éducation sur ces sujets. Les théories relationnelles faisant partie de mes hyperfixations du moment, cela devrait arriver assez vite (et il est possible que vous voyiez passer plus d'articles sur le sujet dans les prochaines semaines ou mois). 

 

En relisant mes article sur la nature principalement monogame de notre relation avec Maître, je me rends compte que j'ai présenté les choses de manière très binaire et c'est la rédaction de cet article qui m'a permis de m'en rendre compte. Je vous conseille de lire cet article avant de passer à la lecture de celui-ci.

Alors, oui. Maître est mon unique partenaire de vie. Et tant que nous serons en relation TPE, à moins que je décide de quitter la relation ou que nous changions d'avis sur la question, notre relation passe avant tout autre relation. J'avais déjà parlé de la monogamie comme choix pratique et de l'aspect sombre de possessivité que l'on peut entretenir à travers cette structure relationnelle. Mais la manière dont j'ai présenté les choses semblait ne laisser aucune place aux autres relations affectives et aux interactions déviant du schéma monogame avec d'autres personnes que nous.

Comme je l'avais déjà dit dans mon article sur l'amour, je pense que c'est se leurrer sur la nature humaine que de prétendre ressentir les choses de manière purement binaire (ami(e) vs amoureux(se)). Maître et moi avons créé des relations affectives avec d'autres personnes, et lorsque le contexte et les envies s'y prêtent, ça peut même créer des jolies dynamiques à trois ou plus, de la compersion et plein de belles choses. Et nous n'avons pas toujours besoin de coller des étiquettes strictes sur ces relations, tant que chacun(e) est clair(e) dans ses attentes envers soi-même et les personnes impliquées (les non-dits à la poubelle).

En réalité, notre philosophie affective générale se rapproche en partie de l'anarchie relationnelle dans le sens où nous définissons moins nos relations en termes de catégories strictes (amis/amoureux) qu'en termes de règles et de modalités d'interaction discutées et acceptées par toutes les personnes impliquées dans la relation affective. 

En ce qui me concerne, j'avoue avoir ni l'envie ni l'énergie mentale pour un même niveau d'engagement envers plusieurs personnes, et ne pouvant pas non plus promettre des sentiments affectifs équivalents, je préfère me dédier intégralement à une seule personne. Je me connais, j'ai plusieurs handicaps et une seule relation représente déjà tellement de travail qu'une structure principalement monogame me semble plus simple, ne serait-ce que d'un point de vue logistique. Et puisque mon aspiration relationnelle principale au long-terme est le TPE depuis des années maintenant, il me semble logique que mon partenaire de vie soit mon Propriétaire et que mes sentiments envers lui se renforcent davantage par rapport à d'autres personnes. Cela dit, le fait que nous soyons mutuellement au sommet de nos pyramides affectives n'empêche pas pour autant des sentiments et des interactions qui dévient des normes monogames et vanilles envers d'autres personnes que nous.

Nous sommes néanmoins toujours clairs avec les autres que la seule relation "principale" que nous désirons actuellement dans nos vies est la nôtre : les choses sont dites, chacun(e) choisit d'interagir avec nous librement et de manière éclairée à partir de là. Nous sommes ouverts à des playpartners et à des relations affectives qui n'excluent pas forcément des interactions socialement perçues comme romantico-sexuelles. L'important, c'est que les règles qui régissent ces relations soient clairement définies, en parfaite conscience des attentes et limites affectives ou plus générales de chacun(e). 
Et évidemment, nous n'attendons aucune exclusivité envers nous de la part des autres non plus. 

En y repensant, nous avons bien évolué sur notre vision des choses. Il y a quelques années, peut-être même mois, je n'aurais pas envisagé que nous puissions avoir des relations affectives autres que purement platoniques avec d'autres personnes, même si celles-ci ne portaient pas d'étiquette officielle. Aujourd'hui, nous n'envisageons plus les dynamiques à plusieurs (qu'elles soient régulières ou occasionnelles) comme des relations absolument dénuées de sentiments, ce n'est juste pas crédible quand on s'engage dans quelque chose d'intime avec quelqu'un. 

Donc oui, nous sommes principalement monogames pour tout un tas de raisons, mais en réalité, nous ne le sommes pas tout à fait non plus. En tout cas je suis fière de tout le chemin que nous avons parcouru pour déconstruire peu à peu notre monogamie et la pensée affective binaire imposée par la société pour ainsi faire des choix de plus en plus éclairés sur notre relation. Et notre pensée évoluera encore, c'est certain. J'ai confiance et je pense qu'on finira toujours par se retrouver sur la bonne voie, ensemble.

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Jude, masochiste et propriété consentante
  • Masochiste, propriété et victime consentante de mon sadique depuis le 10 juillet 2020. Relation CNC 24/7 (TPE) queer & intervalide. Réflexions et éducatif BDSM, relations alternatives, LGBT+, féminisme et handicap.
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