Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jude, masochiste et propriété consentante
30 septembre 2022

Un week-end au gîte des 3 lunes

Tous ceux qui ont lu mon article "une belle soirée chez des amis" savent que nous avions rencontré avec Maître, à ladite soirée, Elendil Maître Goréen et sa kajira elerinna. Nous avions sympathisé et exprimé l'envie de nous revoir. Les Maîtres ayant discuté entre eux, la date a été fixée au week-end du 23 septembre. Nous étions donc officiellement invités au gîte des 3 lunes, dans l'espoir et l'envie de faire davantage connaissance. Nous nous sentons toujours très honorés et reconnaissants de cette invitation.

---

Après une longue journée de travail et un long trajet, nous sommes donc arrivés assez tard au gîte. C'est Elendil (et les chiens !) qui nous ont accueilli. Après une discussion brève et une explication du fonctionnement du gîte, nous sommes directement allés nous coucher. J'avais, à vrai dire, encore du mal à réaliser que nous étions arrivés. J'avais entendu parler et vu des photos du gîte, je suivais de près le blog d'élerinna depuis un petit moment. J'étais un peu stressée aussi, forcément. Maître, lui, était beaucoup plus calme et posé que moi. Il m'a rassurée et nous nous sommes endormis paisiblement, moi blottie contre lui dans ces instants privilégiés.

---

Nous nous sommes levés assez tôt samedi matin. Maître a voulu utiliser un peu ma bouche pendant le matin, tout en frappant mon dos et mes fesses avec la ceinture. Une fois satisfait, nous sommes descendus prendre le petit déjeuner. Comme d'habitude, je lui ai préparé son café et l'ai rejoint, à ses pieds, près de la petite table customisée du gîte. Nous avons enfin pu poser les yeux davantage sur les lieux. Je trouvais que la petite table du salon avait beaucoup de charme. J'étais fascinée par les outils d'impact sud-américains mis à notre disposition. Mais ce qui faisait briller encore plus mes yeux, c'était les deux points d'accroche d'où pendaient des chaînes avec menottes, un véritable objet de fantasme pour moi. J'espérais que Maître m'y attacherait. En attendant, j'avais pour ordre de lui masser les pieds et de profiter de ce moment de calme.

Une fois le petit déjeuner terminé, nous sommes sortis du gîte pour rencontrer nos hôtes et discuter un peu du plan de la journée. Il était prévu que nous fassions une petite balade en milieu de journée et que nous prenions l'apéritif ensemble dans la soirée, menant peut-être aux jeux. En sortant, nous avons été comme d'habitude accueillis par les chiens du gîte, nous avons aussi pu voir et interagir avec les adorables chiots qui étaient nés de la dernière portée d'un de ces chiens. J'ai trouvé nos discussions avec Elendil et elerinna très intéressantes et touchant à tout. Nous avons bien sûr parlé de nos relations M/e respectives (qui finalement se ressemblent sur pas mal de points, bien que je m'identifie pas comme kajira), de nos visions du BDSM, mais aussi d'autres sujets avec beaucoup d'ouverture d'esprit et de tolérance. C'était agréable de ne pas se sentir jugés à cause de nos âges ou de nos manières de vivre. C'était agréable aussi de rencontrer des gens moins axés sur le côté très formel du protocole et bien plus sur des notions comme l'impuissance, la vulnérabilité et la brutalité.

En revenant au gîte en attente de la balade, Maître a voulu profiter de l'anneau de suspension dans la chambre non pas pour me suspendre, mais pour m'ordonner de m'y tenir pendant qu'il jouait de la cravache sur moi. Bien que ce ne soit pas très douloureux, Maître aime beaucoup le ressenti de l'objet en main. Il m'a ordonné ensuite de me positionner à quatre pattes sur le lit, tout en m'imposant bien de cambrer pour mieux frapper les zones qui l'intéressent. Puis il m'a prise, car il en avait envie, et parce qu'il peut. Il peut toujours.

Un peu plus tard dans la journée, Elendil et elerinna sont venus toquer à notre porte pour nous proposer de les rejoindre pour la balade dont nous avions parlé. Maître a pris certaines affaires et nous avons commencé à nous rapprocher d'un lieu en pleine nature, pas très loin du gîte mais pourtant isolé des regards. Pendant la balade, Maître a attaché une chaîne à mon collier afin de me tenir près de lui. Il se trouve qu'à l'endroit où nous nous rendions, il y avait des houx. Ces houx, d'après Elendil, pouvaient s'avérer être d'intéressants instruments d'impact. Maître a voulu essayer et après en avoir coupé, m'a ordonné d'aller me positionner contre une grande branche d'un arbre. De son côté, élerinna s'est également déshabillée pour se faire fouetter avec le houx par son Maître.

J'étais curieuse, et la sensation ne m'a pas déçue. C'était supportable, mais bien piquant. Et surtout, le plus impressionnant, c'était à quel point le sang perlait rapidement sur mon dos. Elendil a fouetté elerinna longtemps et de manière à ce qu'elle crie et saigne abondamment. C'était impressionnant. De nature brutale, il a joué avec elle et son sang dans une dynamique très belle à voir. C'est quelque chose de rare, autant d'authenticité dans les jeux, sans forcément ce côté solennel et "boudoir" du BDSM, juste de la pure émotion et brutalité. J'avoue que ça m'a toujours attirée et touchée bien plus que le BDSM plus "classique", même si c'est quelque chose que j'ai appris à accepter et comprendre avec le temps.

Il est évident qu'au retour de cette petite aventure, nous sommes rentrés nous doucher chacun de notre côté (en discrétion, pour éviter de tomber sur un des nombreux enfants de nos hôtes). Maître m'a ensuite lavée, car ça lui plaît de le faire. Il y voit un côté objectifiant, voire humiliant. J'aime beaucoup ces moments.

La journée s'est déroulée de manière fluide et il était temps de commencer à se préparer pour la soirée au gîte. Elerinna et moi nous sommes chargées de préparer l'apéro et faire le service. Je me suis posée aux pieds de Maître et elerinna nous a proposé à boire. Je me sentais un peu étrange de ne pas proposer aux Maîtres moi-même, mais c'était normal au vu des circonstances. S'ils avaient été invités les rôles auraient été inversés. Quoiqu'il en soit, je ne voulais surtout pas déranger ou en demander trop. Une fois le service fait, elerinna s'est elle-même posée près de son Maître et nous avons pu reprendre nos discussions, tout comme introduire de nouveaux sujets. J'ai encore une fois grandement apprécié nos discussions sincères et l'ambiance sans prise de tête. Bien que je puisse prendre du plaisir à respecter certains codes ou soirées à thèmes, je pense qu'il est primordial de se rappeler avant tout de la dimension humaine ici.

Progressivement, l'ambiance pendant nos discussions s'est transformée, Elendil demandant malicieusement à sa kajira de lui passer une de ses cannes. Le sadisme et l'envie de jeu se faisait ressentir, et c'est comme si elle avait rapidement été transmise à Maître aussi. En ce qui me concerne, j'ai eu un petit peu de mal au début. Je ne saurais dire pourquoi, mais ma tête était ailleurs. Peut-être un peu d'anxiété, quelque chose qui m'empêchait de profiter de l'instant présent. Maître m'a fait allonger sur la table et il m'a frappée avec divers instruments. J'avais chaud et j'avais des difficultés à apprécier les sensations. J'ai fait l'erreur de dire à Maître plusieurs fois que j'allais bien, car je ne voulais pas qu'il s'arrête ou que la soirée soit gâchée. Néanmoins, je sais que c'est idiot de ma part car ça ne fait qu'empirer les choses quand il s'en rend compte. Surtout que je le sais moi-même, la douleur me rend grognon et aggressive quand je ne suis pas d'humeur ou que je n'arrive pas à lâcher prise. Je savais qu'il le ressentait.

Lorsqu'il m'a demandé à nouveau de m'exprimer, j'ai été honnête. Ma froideur et mon humeur n'ont cependant pas plu à Maître. Ma malhonnêteté non plus. S'il apprécie me voir souffrir même dans des moments incroyablement difficiles pour moi, il n'apprécie pas ma mauvaise humeur en séance.

J'ai alors posé mon regard à l'endroit où des menottes pendaient à des chaînes depuis des poutres au plafond. Maître m'y a conduite, dans l'espoir de me voir lâcher prise sous les coups de fouet. Il a alors commencé par me fouetter doucement, chose qui n'est pas tant dans son habitude, puisqu'il n'est pas très adepte de l'échauffement. Je savais très bien qu'à ce rythme, ni lui ni moi n'atteindrions la transe sadomasochiste, celle qui nous fait jouir mentalement. Pourtant, je n'osais pas lui demander quoique ce soit. Peut-être était-ce dû à la présence d'autres personnes dans la pièce, la peur de m'imposer... mais Maître sent ces choses-là. Et non seulement il les sent, mais lui-même a de moins en moins de patience avec son propre ennui. Dans notre relation, le but des séances n'est pas mon plaisir mais le sien. Et si j'y trouve mon compte, tant mieux, mais ce n'est pas et ça ne doit pas toujours être le cas.

J'ai commencé alors à sentir que Maître s'impatientait. Finalement, peu importe que mon humeur s'améliore ou non à cet instant. MON humeur ne devait pas gâcher SA séance. Il me l'a dit dans l'oreille. J'ai à peine eu le temps de comprendre que le fouet a claqué une première fois sur ma peau. Et puis une seconde, de plus en plus vite, de plus en plus fort. La plupart du temps sans pauses, sans répit. Si j'arrivais par moments à ne produire aucun son ou parfois quelques gémissements, je n'ai pu faire autre chose que crier au final. J'ai reçu plusieurs coups puissants de suite, Maître tournant autour de moi, me fouettant de tous les côtés. J'étais submergée d'émotions, de douleur, de tout. J'ai pleuré, inévitablement. Ce n'était pas tant la douleur à vrai dire, que cette sensation de catharsis pure. Il a alors changé de fouet et continué de plus belle. J'avais le dos en feu, j'avais aussi du mal à reprendre mon souffle, par moments l'envie de le supplier d'arrêter m'a traversé l'esprit, mais je savais que je ne le ferais pas. Je craquais complètement, mais j'étais bien. Très bien. Imperceptible aux yeux d'une tierce personne bien évidemment. Mais là où les autres ne voient que souffrance, je vois une libération. Je la vis.
Dans ces moments je ressens mon impuissance, ma vulnérabilité, je sais qu'il peut me faire ce qu'il veut et qu'il ne s'arrêtera que quand il l'aura décidé.

Et quand il s'est arrêté, je me suis presque effondrée. J'étais euphorique, comme je le suis rarement. Euphorique d'une manière propre au fouet.

Les autres m'avaient vue (et entendue), certainement. Je ne savais pas à quel point ils m'avaient regardée, mais je sais qu'à cet instant Maître m'a prise dans ses bras et a déposé un baiser sur mon épaule. Mes larmes séchées, mon corps enveloppé dans un plaid, Maître m'a accompagnée à nouveau jusqu'au canapé. Elerinna nous a félicités, et m'a dit avoir perçu une certaine lutte de ma part. Oui, il y en avait une. Plusieurs même, d'une certaine manière. Moi, la douleur, mes émotions. C'est souvent le cas dans ce genre de moments. Maître a observé mes marques. J'étais persuadé qu'il n'y aurait pas grand chose, je me trompais. De belles marques dont quelques stries rouges décoraient encore mon dos hier.

Quelques instants après nous, Elendil et elerinna ont également voulu pratiquer le fouet. C'est une pratique qui, de ce que j'ai pu constater, signifie également beaucoup de choses à leur yeux. Ce n'était pas la première fois que j'y assistais bien sûr, mais plusieurs moments m'ont marquée cette fois-ci. J'ai remarqué des comportements similaires entre elerinna et moi dans la gestion et réaction à la douleur. J'ai trouvé la musique très bien choisie, ça rendait l'instant enivrant, comme s'il était impossible de détourner son regard de la scène. C'était, de toute évidence, puissant en termes d'émotions. Et encore une fois, la brutalité pure dans leur dynamique dégageait quelque chose que je n'ai jamais vu chez d'autres couples.

La soirée a tranquillement pris fin, après rires, douleur et euphories multiples. Une fois que nous étions seuls, Maître a voulu m'utiliser à nouveau, excité par les marques qu'il avait laissées sur mon dos. C'est une des choses qui m'apporte le plus de bonheur. J'ai dormi apaisée et épanouie, comme je devrais l'être.

----

La journée du dimanche s'est déroulée calmement, nous avons pu revoir et s'amuser avec les chiens et chiots, mais surtout nous avons déjeuné en famille avec Elendil, elerinna mais aussi tous les enfants présents ce jour-là. L'ambiance était à la fois agréable et insolite et j'ai aimé découvrir toutes les personnalités et les interactions entre les enfants et les parents. Mais la route était longue et nous avons dû partir quelques temps après.

Il y a eu des moments puissants et magiques pendant ce week-end. C'était un véritable plaisir de faire davantage connaissance avec Elendil et elerinna et nous espérons pouvoir les revoir bientôt. Merci encore à Maître de m'avoir permis de vivre ce que j'ai vécu là-bas, et surtout un grand merci à nos hôtes et amis pour leur accueil et leur bienveillance.

Publicité
Publicité
Commentaires
É
Quel plaisir de lire ton article belle jude, c'est toujours agréable de découvrir une partie de ce qui se joue "en coulisses".<br /> <br /> Nous avons été ravis de vous découvrir, et d'apprendre à connaître votre dynamique, qui est vraiment très belle et effectivement assez proche de la nôtre. <br /> <br /> Si les Maîtres le jugent bon, je te dis à bientôt pour ta liste de questions 😋<br /> <br /> Mes humbles salutations à Maître Vincent, et un baiser pour toi.<br /> <br /> Sincèrement, <br /> <br /> élerinna, kajira d'Elendil
Répondre
Jude, masochiste et propriété consentante
  • Masochiste, propriété et victime consentante de mon sadique depuis le 10 juillet 2020. Relation CNC 24/7 (TPE) queer & intervalide. Réflexions et éducatif BDSM, relations alternatives, LGBT+, féminisme et handicap.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 13 078
Newsletter
Publicité