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Jude, masochiste et propriété consentante
19 juillet 2022

Dix heures de séquestration

Ce dimanche 17 juillet, Maître a décidé de me faire vivre une journée de séquestration dont nous avions discuté plusieurs semaines auparavant. Il n'était pas question de faire quoique ce soit de grandiose, juste une journée d'enfermement accompagnée de supplices dont je ne connaitrais pas la nature, afin de m'entraîner et me briser un petit peu plus encore.

Le cadre était très simple. Je ne pouvais pas sortir de la chambre. Ma cheville serait enchaînée, comme pendant la nuit, à un des pieds du lit. La chaîne serait assez longue pour que je puisse un peu me déplacer dans la chambre, plus précisément jusqu'à ma gamelle d'eau et de nourriture. Les volets fermés, seule une lumière faible éclairerait la pièce. Pour me distraire, seuls un livre et de quoi écrire, l'accès à mon téléphone étant très restreint. Je ne serais autorisée à être libérée de mes chaînes que lors de mes supplices ou pour aller aux toilettes, toujours dans l'obscurité qu'il avait décidé de m'imposer.

Au début, j'ai vraiment cru que ce serait simple. Plus que ce que j'aurais pu imaginer. J'avais bien dormi, Maître restait par moments dans la chambre avec moi, sans pour autant m'adresser la parole. Ma première tâche a été de servir d'urinoir à Maître, qui en a profité par la suite pour me laver. Il m'a laissée un peu seule avant de revenir m'allonger contre le rebord de son lit, fouettant mon dos avec le martinet de punition et frappant mes fesses avec le tawse. C'est dès ce moment que j'ai pu me rendre compte de ma sensibilité accrue ce jour-là. C'était comme si les endorphines refusaient de monter. C'était dur. Je crois n'avoir jamais autant crié que ce jour-là.

Maître s'est ensuite écrasé sur moi, écartant ma bouche avec ses doigts et y enfonçant un gode qui m'a rendue immédiatement nauséeuse. Il a tenté de me pénétrer avec mais je n'ai pu m'empêcher de hurler, je déteste la forme de cet objet et les sensations désagréables qu'il me procure.
Il m'a alors annoncé que j'avais 5 minutes chrono pour le faire jouir avec ma bouche, sinon il enfoncerait le gode entièrement en moi. J'ai écarquillé les yeux, il connaît ma hantise de cet objet. J'ai néanmoins éxécuté sans broncher. Je ne ressentais aucune excitation à ce moment-là, les moments passés seule précédemment et l'obscurité m'avaient rendue étrangement léthargique. Mais je me suis appliquée comme je pouvais et j'ai fini par y parvenir.

Après cet épisode court mais intense, il m'a attachée de côté, dans une position fétale un peu douloureuse et m'y a abandonnée le temps de prendre sa douche. Par précaution il a cette fois laissé toutes les portes ouvertes afin de pouvoir m'entendre si jamais il y avait urgence. J'ai fermé les yeux et me mis à méditer. Les cordes me faisaient du bien, elles me permettaient de me recentrer et de réfléchir à ma condition. La douche de Maître a duré assez longtemps, mais cette fois-ci j'avais presque eu l'impression qu'elle était rapide. J'étais bien, perdue dans mes réflexions. J'aurais aimé la compagnie d'une autre esclave, cela dit. Je pense que ça aurait rendu ces épreuves plus faciles.

Lorsque Maître est revenu, il m'a détachée et m'a laissée à nouveau seule, faisant des allers-retours entre le salon que je devinais lumineux en contraste avec cette pièce obscure. Il s'est isntallé sur son lit avec sa tablette et j'ai compris alors que j'allais rester dans l'attente. Je savais que le silence et la solitude feraient partie de la difficulté de l'épreuve. Peut-être même s'agissait-il de l'aspect le plus difficile. Seule, assise par terre, je m'ennuyais et je fatiguais. J'essayais en vain de m'occuper mais je n'y arrivais pas. Je ressentais que mon corps était déstabilisé par l'obscurité. Je me suis allongée. Maître m'a demandé si je voulais faire une sieste, sachant que j'avais encore des choses à subir, ça aurait peut-être été plus sage. Je ne fais jamais de siestes mais cette fois-ci le sommeil s'est imposé comme une évidence. D'une certaine manière je me demande si ce n'était pas pour faire avancer le temps plus vite que je me suis assoupie.

Lorsque j'ai ouvert les yeux, rien n'avait changé dans le cadre. Pas de lumière, toujours cette obscurité déprimante. Mon regard est resté figé sur le plafond. Oui, on y était : je déprimais. Je n'arrivais pas à m'occuper, mon corps ne réussissait pas à s'habituer à l'obscurité. Je n'arrivais pas à lâcher prise face à la situation. J'aurais aimé voir la lumière du jour. J'aurais aimé pouvoir me mouvoir plus loin que cette chambre dans cette chaleur qui commençait à devenir étouffante. Maître est venu me voir. Je lui ai fait part de mon état d'esprit, de ma déprime. Il m'a écoutée jusqu'au bout sans rien dire. Enfin, il m'a annoncé qu'il avait des choses à faire au salon et s'en est allé.

Au moment où il a quitté la pièce j'ai fondu en larmes. Je ne comprenais pas sa réaction, pourquoi il me laissait seule. J'avais mal. J'avais mal, et j'avais envie de me faire mal. Maître désapprouverait, je le savais. Je ne dois pas détruire sa propriété d'une quelconque manière. Je me suis allongée alors sur le côté et ai continué à pleurer, démunie. J'étais profondément déçue de moi. Je m'étais surestimée. Quand les larmes ont fini de couler, une petite voix au fond de moi m'a comme poussée à entrer dans un état d'acceptation. Avais-je le choix de toute manière ? Non.

Maître a fini par revenir. En apercevant mon visage rempli de larmes mais pourtant inexpressif, il est venu me prendre dans ses bras.

"J'ai prévu plusieurs choses difficiles pour toi dans les prochaines heures. Je ne sais pas si tu seras en état. J'aimerais avoir ton ressenti."

Je lui ai raconté alors ce que j'avais ressenti lorsqu'il était parti. Il m'a dit que ça avait été prévu et qu'il savait que ce serait difficile pour moi. Je lui ai répondu que je me sentais fatiguée mais que j'allais faire de mon mieux pour la suite.

"Il est 15h30" m'a-t-il dit "si tout se passe comme prévu, on aura fini à 19h. 3h30 de supplices, tu te sens prête ?"

J'ai répondu oui. Là aussi, je n'avais pas véritablement le choix de toute manière. Et il me fallait me rattraper, prouver que je pouvais aller jusqu'au bout.

La première épreuve a commencé, il m'a attachée à la chaise, jambe écartées, parties intimes et cuisses exposées. Mes bras étaient attachés dans mon dos à l'aide des cordes et des menottes. Il a enchaîné deux types de torture que je connaissais bien. L'impact et les orgasmes forcés. Il a annoncé qu'il a prévu de me faire jouir 3 fois en tout. J'ai mis du temps la première fois. C'était dur et je n'étais toujours pas excitée. J'ai dû me forcer pour y parvenir, d'autant plus que Maître n'hésitait pas à me torturer avec le vibromasseur dès que possible.

Ensuite il m'a frappée dans des zones rarement explorées : l'intérieur des cuisses avec tawse et canne, la plante des pieds. Je hurlais. J'étais clairement plus sensible que d'habitude et pas habituée à ces zones là. Maître n'était pas doux dans ses gestes en plus du choix des zones. Comme pour beaucoup de nos séances, il n'a pris aucunement le temps de m'échauffer ce qui a rendu l'épreuve encore plus difficile.  Pourtant à chaque fois qu'il s'arrêtait mon esprit en redemandait. Jamais je n'avais vécu telles contradictions.

Je hurlais tant et si fort que Maître n'a pas tardé à me bâilloner. Mes larmes coulaient elles-aussi. Je me sentais impuissante et faible. J'avais l'impression que mes cuisses et mes pieds étaient en feu. Quand il s'est arrêté, ça a été pour poser des pinces au niveau des mes tétons et mes lèvres intimes. Il m'a fait jouir une seconde fois ainsi et a retiré les pinces juste après. La douleur des pinces est viscieuse. Contrairement à la douleur des aiguilles, elle continue à se diffuser et s'accentuer une fois les pinces posées. Elle m'a accompagnée quelques secondes encore.

Maître m'a alors annoncé qu'il restait encore deux phases à mes supplices, mais que la deuxième risquait d'être trop longue et intense pour que la troisième ait lieu. Il m'a expliqué également que si jamais je voulais utiliser mon safeword pendant cette phase j'en avais le droit. Il m'a détachée et m'a ordonné ensuite de m'allonger à plat ventre sur son lit, ayant remplacé le coussin par une serviette au cas où ma salive se ferait trop abondante. Je me suis éxécutée. Il a alors attaché mes bras et mes jambes de façon à ce que mon corps forme un "X" sur le lit. Il a enfin déclaré alors que je recevrais un très grand nombre de coups et qu'il utiliserait absolument tous les instruments qu'il possède.

Allongée à plat ventre je me sentais pourtant forte, j'avais cet espoir de tenir et me montrer plus digne que lors de l'épreuve sur la chaise. Mais là aussi, c'est toujours facile de se croire forte lorsqu'on n'est pas en train de subir. On se souvient toujours des choses comme étant plus simples que ce qu'elles étaient sur l'instant. Lorsqu'il a commencé à me frapper, je me suis rappelée qu'il évitait les zones "faciles" ou "habituelles" et se concentrait sur celles qu'il frappe plus rarement et avec lesquelles le plaisir masochiste est plus lent à monter (d'autant plus au vu de ma sensibilité ce jour-là). Mes cuisses et mollets étaient principalement visés. Il m'a frappée avec le tawse et la canne. Cette canne est extrêmement douloureuse. Bien moins flexible qu'une badine. Chaque coup se ressent comme une véritable brûlure sur le corps. Je n'ai pas tardé à hurler et gigoter. Maître m'a bâillonnée plusieurs fois en utilisant la serviette. Je lui en voulais de m'imposer les choses de manière aussi dure. Les zones difficiles, pas d'échauffement, les instruments les plus viscieux, ma sensibilité. J'ai pensé à mon safeword, mais j'aurais préféré encore me mordre la langue jusqu'au sang plutôt que de le prononcer... d'autant plus que Maître ne l'aurait certainement pas accepté.

Par moments, ma part primale, mon instinct de survie prenaient le dessus. Je ressentais une agressivité, un besoin de riposte difficile à canaliser. Maître m'a encore frappée avec les chaînes, le paddle en bois, le chat à neuf queues. J'ai subi à chaque fois avec plus ou moins de dignité. La dernière épreuve est arrivée alors : les fouets de Maître.

Au début, j'ai eu peur. Peur du fameux coup de travers. D'autant plus que là aussi, Maître ne m'a pas échauffée. J'ai reçu les coups directement. J'ai tourné la tête légèrement vers lui, me concentrant sur le premier fouet en paracorde, Itami. J'ai médité dessus. Je me suis dit que je n'avais aucune raison d'avoir peur, que c'était un objet comme un autre. J'essayais de le visualiser comme une simple corde qui s'abat sur mon corps et je me suis apaisée directement. Lorsque nous avons discuté plus tard de cette séance avec Maître, il m'a dit avoir perçu le moment où mon corps s'était détendu également.

Alors, Maître a enchaîné avec des coups plus durs. Pour la première fois, j'ai reçu des coups supersoniques dans le dos et sur les fesses. Maître avait toujours attendu de me sentir prête pour le faire. Honnêtement, c'est surtout du spectacle, comparé aux coups plus forts. Sur le plan physique, Maître m'avait expliqué que si le bang se fait entendre, c'est que le fouet a atteint son pic de vitesse et qu'il est donc déjà en train de ralentir quand il atteint ma peau. Ainsi, en comparaison avec les coups où la vitesse est plus grande pendant la frappe, la douleur est finalement assez minime.

A partir de ce moment-là Maître a pris complètement confiance et s'est lâché sur moi. De nouvelles marques sont nées par dessus des marques plus anciennes sur mon dos. Il est passé ensuite à Kurushimi, fouet en cuir de longueur moyenne, puis à Bakemono, son fouet de 2 mètres 50. Il m'a frappée continuellement. Bien que je tienne, je lui ai fait part de ma fatigue pendant qu'il jouait avec Bakemono sur moi. Il m'a annonçé 10 derniers coups. Je les ai subis, plus dignement que je n'aurais cru cette fois. Maître est venu alors sur moi, il a embrassé mon dos, mes marques, je le sentais heureux et excité. J'ai souris moi aussi de le voir ainsi.

Il m'a fait jouir une troisième fois, plus difficilement cette fois-ci, avant de m'utiliser sexuellement. Nous étions tous les deux épuisés.

La troisième partie n'a pas eu lieu cette fois-ci, après tout il était déjà 19h et Maître avait prévu de me libérer de ma séquestration. Revoir la lumière du jour (merci l'été et les journées longues) m'a remplie de joie. Maître m'a autorisé à me poser sur le canapé à côté de lui pour discuter de ces dix heures de séquestration. Nous avons parlé de tout, des moments difficiles, de ce qu'il faudrait prendre en compte la prochaine fois. Nous avons parlé du fait que finalement, mener cette expérience chez soi rend les choses plus difficiles que dans un lieu inconnu comme un gîte. Je lui ai fait également part de ma honte d'avoir hurlé autant et d'avoir été aussi épuisée de la séance. Je me croyais plus endurante.

"Tu sais il y a des sportifs qui courent le marathon, qui suent, qui ont mal, qui vomissent en chemin parfois. Quand ils arrivent au bout ils sont épuisés et pourtant, peut-on dire qu'ils ne sont pas endurants pour autant ?" m'a-t-il répondu.

Il avait raison. Et puis, chacun ses jours avec et ses jours sans. Les seules leçons que je puisse tirer c'est qu'il faut encore plus de volonté et d'entraînement pour y parvenir de mieux en mieux et que ma dignité provient du fait d'avoir tenu bon jusqu'au bout, pas de mes réactions plus ou moins fortes. Enfin, ne jamais oublier que si Maître est satisfait, alors je le suis aussi.

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Commentaires
P
Merci pour ce très beau témoignage et vos récits qui sont toujours aussi agréables à lire
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Jude, masochiste et propriété consentante
  • Masochiste, propriété et victime consentante de mon sadique depuis le 10 juillet 2020. Relation CNC 24/7 (TPE) queer & intervalide. Réflexions et éducatif BDSM, relations alternatives, LGBT+, féminisme et handicap.
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