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Jude, masochiste et propriété consentante
28 avril 2022

Les 2 grands types de Maîtres(se)s

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd'hui, j'avais envie de vous partager un bout d'éducatif, à travers une ressource qui a été très utile dans mon dressage. Disclaimer : je ne fais que rapporter des choses que j'aie lues et les analyser. Le concept analysé ne m'est néanmoins pas propre. Par ailleurs l'écrit est genré uniquement par souci de facilité.

En lisant le livre Real Service du grand auteur et éducateur BDSM Raven Kaldera, j’ai appris qu’il était possible de classer les Maître(sse)s dans deux grandes catégories. La catégorie des Maîtres dits « parentaux » et celle des Maitres dits « célébrités ». J’ai trouvé cet aspect-là très intéressant et j’ai eu l’envie de me pencher un peu plus sur ces notions à travers ma propre analyse.

Tout d’abord, il est bon de définir les termes du sujet. Qu’est-ce qu’un Maître « parental » ? Contrairement à ce que vous pourriez penser, il ne s’agit pas ici d’un Maître dans une relation DD/lg ou CG/l. Un Maître « parental » est défini comme étant un Maître plus axé sur l’obéissance et le contrôle que sur le service. En effet, il aura des tendances à apprécier le micro-management et aura un contrôle assez omniprésent et visible sur son/sa soumis(e) au point où l’on pourrait presque le comparer à un parent qui prend soin de son enfant.

A l’inverse, le Maître « célébrité » aura tendance à préférer le macro-management et le service autonome ou anticipé, à pratiquer ce que l'on appelle parfois « la chevalerie inversée », et ainsi être davantage axé sur l’aspect servitude d’une relation D/s ou M/e que sur l’aspect contrôle. C’est dans cet esprit-là que nous pourrions qualifier ce type de Maître de « célébrité ».

Raven Kaldera a d’ailleurs pensé à un exemple très pertinent pour illustrer la différence entre ces deux grandes catégories. En effet, il a choisi de décrire une même scène de ces deux points de vue. Dans une des deux scènes, le Maître parental conduit la voiture avec son esclave assise à ses côtés (qui n’a potentiellement jamais le droit de conduire). Ils s’arrêtent au restaurant et le Maître commande pour lui et pour son esclave, sans même lui demander son avis car c’est lui qui décide de ce qu’elle mange. En rentrant, il décide de lui faire prendre un bain en la mettant à quatre pattes dans la baignoire et en la lavant lui-même (ce dernier petit exemple vient de moi mais je le trouvais assez pertinent).

Parlons maintenant du point de vue du Maître célébrité. Le Maître célébrité se fait conduire par sa soumise qui a aussi la fonction de chauffeur. En arrivant au restaurant, elle lui ouvre la porte afin qu’il puisse sortir et commande à sa place car elle connait ses préférences par cœur. En rentrant du restaurant, le Maître célébrité n’a même pas besoin de demander à son esclave de lui faire couler un bain : elle est déjà en train de le faire. Elle s’occupe de le servir une fois qu’il est dans son bain, peut-être même de le sécher une fois qu'il en sort (petit exemple encore une fois choisi par moi).

Voilà pour les exemples. Bon, cela va de soi que la Domination est un spectre, et qu’il est rare de tomber sur des Maîtres qui soient d’un bord uniquement. La grande majorité d’entre eux est un mélange des deux, alternant les manières de faire selon les circonstances. On peut certes avoir des préférences et c'est meme souvent le cas, mais être un Maître parental tout le temps semble trop épuisant pour être réaliste et dans l’autre cas, le Maître célébrité ne peut certainement pas se faire activement servir tout le temps. Là aussi, le service anticipé et autonome demandé serait certainement épuisant pour l’esclave. Et puis bon, je pense que tout Maître aime bien donner un ordre de temps en temps, sans que ce soit toujours l’esclave qui prenne l’initiative en avance.

En ce qui nous concerne, notre relation penche plutôt bien du côté de la Domination parentale. En effet, Maître est très avide de contrôle, bien plus qu’il ne l’est de service (il a toujours tendance à vouloir faire les choses lui-même et ça a été même assez dur pour lui d’apprendre à lâcher prise et me confier des tâches qui lui libèrent du temps). Par ailleurs, il n’aime pas du tout la chevalerie inversée que j'ai mentionnée plus haut et qui est souvent un élément important dans la Domination dite de célébrité (ex : ouvrir la porte pour son Dominant, lui présenter une chaise où s’asseoir etc.).

En revanche, nous avons tous les deux rapidement compris que le micro-management, surtout lorsqu’on est étudiants et qu’on a des responsabilités autres que le BDSM, est difficile voire impossible. Nous avons adopté le service autonome sur certains aspects de la vie. J’ai des règles que je dois respecter quotidiennement. Il y a des choses que je dois faire sans qu’il me les demande. Enfin, il a défini quelques activités plaisantes où il apprécie être servi et où il n’a pas l’impression qu’il pourrait les accomplir lui-même. Par exemple, le servir en lui jouant d’un instrument, en faisant du cigare service, en lui servant de table ou encore en le massant. Car oui, quitte à être servi, Maître préfère en général que ce soit du service de divertissement plutôt que du service ménager. Chacun ses préférences, et moi ça me convient tout à fait.

Cette petite parenthèse pour expliciter que chacun a son propre fonctionnement et que, pour qu’une relation M/e puisse fonctionner, il faut que les partenaires aient des modes de fonctionnement compatibles et complémentaires. Une esclave très axée sur le service ne serait probablement pas épanouie chez un Maître comme le mien, plus axé parental. Ainsi, il est tout aussi important d’établir le profil de l’esclave en fonction de ce spectre.

Vous pouvez faire cela en établissant par exemple une liste des services que l'esclave peut vous apporter (et faire en fonction de ce que l’un ou l’autre désire) et/ou des domaines dans lesquels vous désirez exercer un contrôle actif. J’entends par contrôle actif non pas le fait d’avoir le contrôle (car techniquement un Maître célébrité possède le contrôle également) mais de choisir de l’exercer. Par exemple, un Maître qui possède le contrôle sur les finances de son esclave peut choisir d’exercer ou non ce pouvoir, soit en la laissant faire ce qu’elle veut de son argent soit par exemple en lui imposant un budget hebdomadaire. Un Maître à l’autre extrémité du spectre aurait plus tendance à laisser la gestion de ses finances et/ou le budget du foyer à son esclave pour se faciliter la vie (oui, je connais un couple qui fonctionne comme ça).

Il y a vraiment de tout et comme vous devez le savoir, la communication est quelque chose de primordial dans une relation M/e, peu importe comment elle est vécue. Ce n’est pas parce que le Maître est parental et qu’il décide de tout plus activement que l’esclave n’a pas le droit de donner son avis ou de communiquer ses ressentis. De même pour le Maître célébrité. L’important c’est avant tout de vivre une relation épanouie et saine.

Merci de votre lecture et à bientôt !

Sources : Real Service de Raven Kaldera

 

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Jude, masochiste et propriété consentante
  • Masochiste, propriété et victime consentante de mon sadique depuis le 10 juillet 2020. Relation CNC 24/7 (TPE) queer & intervalide. Réflexions et éducatif BDSM, relations alternatives, LGBT+, féminisme et handicap.
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