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Jude, masochiste et propriété consentante
23 avril 2022

En manque

En manque.

La dernière séance date d'hier. Purificatrice, mais trop courte. Je veux plus. Je sais que ça dépend de lui. Mon dealer de drogue. Mon dealer d'endorphines. Celui qui parfois prend plaisir à jouer avec ce manque.

Il ne veut pas d'une séance sophistiquée. Pas de lingerie, de talons hauts, d'échauffements longs au martinet. Juste la douleur, qu'il me donnera peu importe mes supplications, quand je suis à bout de souffle, d'arrêter. Je demande, je prends et je me tais. Une séance animale. De toute façon je n'ai jamais été très glamour. Je me sens travestie à chaque fois que je mets des talons, j'ai horreur du vernis à ongles. Le maquillage, ça va. Quand il me ressemble.

Je me regarde dans le miroir. Jean noir, t-shirt noir, un léger maquillage foncé. Pas besoin de plus, je n'ai qu'à retirer mon bas et me mettre en position. Je veux subir. Je dois avoir un léger "pète au casque" comme Maître aime le dire. J'en ris mais je suis blasée. Quand je pense à tous ceux qui ne savent pas et tous ceux qui, quand ils savent, me pensent "détraquée". Certains sont plus ouverts d'esprit que d'autres. C'est sûr que 50 nuances de Grey a révolutionné la manière d'appréhender ces pratiques.

Mais 50 nuances de Grey... comme un ami très cher l'a si bien dit, "a le problème majeur d'avoir été écrit par une vanille pour les vanilles". Je n'ai pas vraiment honte à raconter ce que j'aime subir aux amis ouverts d'esprit. Parfois je l'avoue, je prends même du plaisir dans ces regards choqués, interrogateurs, interloqués. Un IMC de 17.4, 21 ans et un air innocent, elle est bonne celle-là. Mais comme dit plus haut, je suis blasée. Comprendra qui pourra, qui voudra. Je n'ai pas de comptes à rendre. Sauf à Maître, évidemment.

Contre le mur, barre d'écartement, écouteurs dans les oreilles. Professional Killer de KMFDM. Dans ma bulle. Maître ne pratique pas l'échauffement ou du moins, son échauffement revient à subir une forte douleur et s'y adapter au bout de longues minutes. C'est plus rigolo. C'est son gain aussi, en tant que sadique. C'est là où je le remercie autant que je le maudis. Badine, tawse, paddle en bois et tube en PVC dansent sur ma peau. La musique me porte. Je gémis, par moments je crie bien évidemment. Moins que ce que je pensais, néanmoins... et quelque part j'en suis fière.

Mon corps apprivoise peu à peu la douleur. Et à chaque fois que Maître s'arrête, mon regard suppliant s'ensuit. Peu à peu, la douleur m'enveloppe. Il enchaîne les coups durs et rapides. Mon corps est tout léger, flottant. Je tremble. Je ris. Je jouis mentalement. La danse masochiste, celle du démarrage-pic-atterrissage. Celle qui n'est comparable à aucun autre plaisir.

Il m'annonce 50 coups de chaque outil. Plusieurs fois il dépasse. C'est le Maître, il fait ce qu'il veut et je ne vais pas m'en plaindre, au contraire. Encore une chanson dans la playlist.

C'est fini ? Oui. Enfin, presque. A quatre pattes il me doigte, je le suce. Puis en levrette, contre le rebord du lit. Poitrine sur le matelas, genoux à terre. Il enfonce un plug en moi, en même temps qu'il me prend. La sensation n'est pas toujours agréable. Mais je suis bonne comme ça. Il me le dit. Il m'encourage et je me laisse porter par sa volonté. Je me rends compte que la playlist a rebouclé.

Je souris.

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Jude, masochiste et propriété consentante
  • Masochiste, propriété et victime consentante de mon sadique depuis le 10 juillet 2020. Relation CNC 24/7 (TPE) queer & intervalide. Réflexions et éducatif BDSM, relations alternatives, LGBT+, féminisme et handicap.
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