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Jude, masochiste et propriété consentante
1 juin 2022

Un week-end d'entraînement

Comme mentionné plusieurs fois dans mes précédents articles, Maître et moi avons connu un début d'année difficile, avec peu de temps à consacrer l'un à l'autre et à la dynamique qui nous unit. Car oui, on ne le répète jamais assez... une relation M/e ça s'entretient ! Et bien que nous n'ayons pas une myriade de protocoles, il y a une différence notable entre une hiérarchie clairement vécue et ressentie et une relation où l'on n'a même plus le temps de penser à sa condition.

Maintenant que les choses se sont enfin stabilisées, nous avons donc pu respirer et Maître a remis en place son système d'évaluation de mes aptitudes. Il avait prévu donc, du 26 au 28 mai, un petit week-end d'entraînement. Non pas un dressage intensif, qui est prévu pour juillet, mais un week-end où il me ferait pratiquer divers services, s'assurer que je m'en rappelle bien, mes positions et encore bien des choses sur une longue durée. Certaines règles en plus par rapport à nos règles habituelles se sont ajoutées. Il s'agissait pour Maître de voir s'il comptait ou non les garder. Parmi ces règles, il y avait : dormir par terre, ne pas utiliser le mobiliser sans permission, uriner la porte ouverte, être nue (quasi) tout le temps. Sans compter bien sûr les protocoles et règles déjà existants comme les permissions à demander et la position d'attente si Maître est occupé et que je veux le solliciter. Maître m'a autorisé, par souci de place mais aussi pour conserver une part de notre intimité, à publier sur ce blog uniquement la journée du jeudi 26 mai (et ce avec quelques détails privés omis). J'espère que ce récit sera parlant pour certain(e)s d'entre vous et qui permettra à d'autres de découvrir une part de notre univers.

Jeudi 26 mai 2022

La journée a commencé fort : entraînement sexuel. Enfin, sexuel oui, sur le plan physique. Mais sur le plan mental je savais que Maître voulait aussi surtout me voir en difficulté. C'est pourquoi, dès le matin malgré mon estomac vide, il m'a imposé sept séries de gorges profondes. J'avais été très entraînée à une époque et c'était devenu une tâche facile pour moi... mais le temps montre bien comment les bonnes habitudes peuvent toujours finir par s'oublier. Et les effort aussi, se montrer vains. Malheureusement, ce que Maître appelle "une série", c'est des séries de 3 gorges profondes pour chaque, quasi continues et sans autorisation de me retirer entre chaque gorge profonde. La nausée est venue très rapidement. Je sentais mon diaphragme se contracter dans une sensation très désagréable. J'en ai eu rapidement les larmes aux yeux et le nez qui coule. Au bout de 5 séries je ne me sentais plus de continuer. Maître ne m'a pas épargnée pour autant, me forçant à continuer jusqu'à être au bord du vomissement. Mais j'ai heureusement su tenir bon.

A vrai dire, l'épreuve mentale que Maître m'a fait subir juste après a été au final bien plus difficile. Me voyant toujours nauséuse, il a décidé de m'imposer une nouvelle difficulté (mentionnée dans l'article précédent) concernant les fluides corporels. Là aussi, il s'agit sûrement d'une épreuve que beaucoup d'esclaves estimeraient ridicule comparée à d'autres épreuves comme la douleur, par exemple. Mais je n'y peux rien. Il m'a ordonné de m'agenouiller dans la baignoire, torse bombé, mains dans le dos. Sans me donner le moindre intérêt, ma poitrine n'a servi qu'à accueillir sa semence, ce qui m'a mis déjà une première fois en difficulté. Il m'a laissée là pendant quelques minutes, interdiction de bouger. J'étais dégoûtée, et me sentir dégouliner me mettait très mal à l'aise... mais c'était encore vivable.

Je vous épargnerai les détails de ce qui a suivi, mais disons que deux autres types de fluides corporels vinrent s'ajouter à la mixture. Servir d'urinoir, c'est dur mais passe encore. Sa semence sur mon corps, tout seul ça se fait. Me faire cracher dessus... je n'aime pas ça dans un tel contexte mais ça passe vite. Là il a fallu que j'endure les trois sans broncher et surtout pendant de longues minutes. Encore, s'il m'avait battue avant ça, si les endorphines et son sadisme avaient pris le dessus, tout cela aurait été plus facile à vivre, certainement même excitant. Mais là j'étais immobile et je n'arrivais juste pas à me concentrer sur autre chose que mon corps souillé. Mes nausées devenaient quant à elles incontrôlables. Plusieurs fois la voix ferme de Maître a dû me remettre à ma place tellement il était difficile de résister à la tentation de prendre le pommeau de douche et m'asperger d'eau sur tout le corps. Lorsqu'il m'a autorisé enfin à le faire, aucun mot ne peut décrire mon soulagement.


Heureusement pour moi, la suite a été moins difficile en termes de barrières mentales. Il m'a laissé précisément 10 minutes de "liberté" avant de m'envoyer lui préparer son café et lui masser les pieds pendant qu'il le buvait. J'étais tellement heureuse d'être à nouveau à ses pieds, de pouvoir porter mon collier de dressage toute la journée et non mes colliers de jour, d'être sous ses ordres à chaque instant. J'ai également été chargée de certaines tâches, dont des tâches de développement personnel. Maître m'a demandé de chanter pour lui, chose qui demeure rare et qu'il compte exploiter plus à partir de maintenant. Je suis timide avec le chant mais je me suis forcée à le faire pour lui. De toute manière, je n'avais pas le choix.

Plus tard dans la journée, Maître m'a demandé de réviser longuement la cérémonie du thé. J'ai été déçue de mes oublis et de ma maladresse lors de la révision. J'ai demandé à Maître si j'avais le droit de regarder les étapes en même temps, afin d'omettre aucun détail... mais il ne m'a pas autorisé à le faire, jugeant que l'entraînement perdait grandement son intérêt. Il avait raison. La présentation finale devant Maître a été selon ses dires plutôt réussie, bien qu'il y ait eu quelques petites erreurs et par moments un manque de grâce. Cela n'a fait que me motiver à mieux réussir la prochaine fois. J'ai également été entraînée aux enchaînements rapides de positions, que je réussissais à exécuter sans hésitation et presque aucun mouvement parasite (ce qui pour une maladroite comme moi est un exploit). Maître n'a pas eu grand chose à redire et sa fierté a fait la mienne.

Le reste de la journée s'est écoulé sans trop de difficulté. Maître ordonnait, j'obéissais. Rien de plus normal. Il n'y a pas eu de séance dure aujourd'hui, ce n'était pas prévu. La journée était centrée sur sa domination et mon obéissance sans faille. Même dans les moments difficiles ou que je pouvais trouver injustes. Je restai par terre malgré mes douleurs au dos, Maître brisait peu à peu à nouveau les petites habitudes que j'avais prises. Il me fallait, plus que tout, retrouver l'humilité imposée par ma condition.

L'ultime épreuve de la journée a été mon réveil brutal dans la nuit par Maître qui voulait m'utiliser. J'étais déjà profondément endormie et ses gestes ont été d'une telle brutalité que je me rappelle crier "Non ! Arrêtez !" plusieurs fois avant même de bien comprendre ce qui m'arrivait. Au final, je me suis laissée faire bien sûr. Et je sais qu'au-delà de nôtre fantasme commun de simulation de viol, Maître avait su me pousser loin une fois de plus en provoquant non seulement ma peur... mais en me forçant à quelque chose dont je n'avais absolument pas envie juste parce qu'il en était capable. Et c'est dans ces moments là que je me sens pleinement sienne. Plus j'y pense, plus ça me semble évident. Lorsque je prends des mauvaises habitudes, lorsque la vanille nous rattrape, ou même tout simplement lorsque Maître est conciliant envers moi... je ne me sens jamais aussi ancrée dans ma condition que lorsqu'il m'impose des choses difficiles. Car c'est aussi à travers cela qu'il me montre tout le pouvoir qu'il a sur moi. Alors j'ai accepté, que dis-je, je me suis abandonnée... car je n'ai plus à accepter ou refuser quoique ce soit. Je me suis souvenue d'un passage de Devil in the Details de LT Morrison dans lequel il disait qu'un Maître estimait pouvoir tout demander à son esclave, y compris la réveiller à 4h du matin sans qu'elle rechigne pour lui ramener un verre d'eau.

Nous sommes des propriétés. A moins d'être libérées ou de quitter nos relations, nous autres esclaves avons renoncé aux choix, à l'arbitrage de notre vie. Ce week-end nous a permis tous les deux de nous ancrer à nouveau entièrement dans cette réalité, dure à maintenir dans un monde tel que celui-ci, mais qui nous permet d'être authentiquement nous-mêmes.

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Jude, masochiste et propriété consentante
  • Masochiste, propriété et victime consentante de mon sadique depuis le 10 juillet 2020. Relation CNC 24/7 (TPE) queer & intervalide. Réflexions et éducatif BDSM, relations alternatives, LGBT+, féminisme et handicap.
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